Commentaire de l’évangile selon saint Luc 1,26-38 : l’annonciation

Comme chaque fois, nous vous proposons un chant pour entrer dans le mystère de l’Evangile du jour:

“Merci Marie d’avoir dit oui”

Dans ce texte de l’annonciation chaque mot a son importance. Il serait trop long de s’arrêter sur chacun d’eux, mais nous pouvons en souligner quelques-uns.

Le sixième mois l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu à une jeune fille nommée Marie. Elisabeth, la cousine de Marie, qu’on appelait la stérile en était à son sixième mois de grossesse. Il ne faut pas perdre de vue que dans le livre de la Genèse, Dieu, au sixième jour, crée l’homme. Le sixième mois indique ici un commencement qui marque le début d’une nouvelle création.

Au déplacement dans le temps correspond un déplacement dans l’espace qui nous conduit à Nazareth, une bourgade inconnue, jamais citée dans l’Ancien Testament et sans comparaison avec Jérusalem, la cité sainte où se trouve le Temple.

D’emblée sont présentés les deux personnages : Marie et Joseph et les liens qui les unissent. Littéralement l’ange est envoyé auprès d’une jeune fille (parthénos) promise en mariage (emnèsteuménè). Le mot grec signifie que la jeune fille est mariée à Joseph, mais que l’un et l’autre respectent la coutume consistant à s’accorder un délai avant de mener vie commune. Dans l’expression « je ne connais pas d’homme » le verbe connaître prend le sens biblique d’avoir des relations conjugales.

Joseph est présenté très succinctement en quelques mots seulement : un homme du nom de Joseph, de la maison de David (v.27). Sa descendance s’inscrit dans la lignée du roi David, le fondateur d’Israël, qui a institué Jérusalem pour capitale, et à qui Dieu a promis une descendance nombreuse d’où sortira le messie attendu. L’évangéliste ne dit rien sur son âge ou son métier. Dès lors qu’il s’adresse à une jeune fille mariée, l’ange s’adresse à Joseph indirectement car, par les liens qui les unissent s’adresser à l’épouse c’est aussi s’adresser au mari.

L’ange entre nous dit le texte. On ne sait ni où se trouve Marie à ce moment-là, ni par où l’ange entre. En grec il est précisé que l’ange est entré tout près d’elle. Marie se trouve à proximité de l’ange ; elle l’entend, mais il n’est pas dit qu’elle le voit. Ici le sanctuaire c’est le cœur de Marie. On ne sait pas non plus combien de temps a duré la rencontre. La salutation de l’ange en revanche, n’est pas banale ; elle est invitation à la joie. Marie est comblée de grâce. Le mot grec désigne « ce qui brille » et par là « ce qui réjouit ». Marie bénéficie de la faveur de Dieu. La joie qu’elle éprouve vient de la présence de Dieu en elle.

Marie éprouve aussi du trouble. L’ange l’appel à un acte de foi : « Sois sans crainte, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. » L’appel à croire trouve sa réponse au verset 38 : « Voici la servante du Seigneur » qui fait écho au verset 28 : « Le Seigneur est avec toi. »

Une chose est certaine : Dieu peut susciter la vie où et quand il veut. Toute la tradition biblique le proclame et il en est ainsi depuis 2000 ans. Alors pourquoi ne le ferait-il pas aujourd’hui encore, même en pleine pandémie ?

P. Guy DELAGE s.j

HOMELIE PARTAGEE 3e DIMANCHE AVENT B.

“Mets ta joie dans le Seigneur”. Un chant pour célébrer cette invitation à entrer dans une joie vigilante.

Dimanche du Gaudete : « Soyez dans la joie : le Seigneur est proche !».

Introduction.

Tous les textes de cette liturgie sont un appel à la joie, à une joie vigilante pour bien préparer la Venue du Sauveur, son Avent (du latin ad-ventus). Une joie qui est ouverture à l’imprévu de Dieu, à sa nouveauté ; qui crée un espace pour accueillir la vie ; qui laisse l’Esprit-Saint élargir notre cœur et transformer notre vie. Alors nous pourrons fêter Noël en vérité, dans les circonstances concrètes de cette année, avec les limites dues à la pandémie.

Dans la 1ère lecture, Isaïe trace un portrait admirable de celui que Dieu « a consacré par l’onction » pour accomplir son œuvre de Salut. Nous y retrouvons aussi des accents du Magnificat de la Vierge Marie, ce cri de joie, repris comme Psaume. Isaïe nous appelle aussi à l’espérance, une espérance forte face à tout ce qui est mal et souffrance dans notre monde, face à la désespérance qui nous guette tous aujourd’hui. Cette espérance est offerte à tous les peuples et nous devons en être les témoins ! Grâce à demander…

Un homme est « venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière. Son nom était Jean », nous annonce l’Evangile (Jean 1, 6-8.19-28). Dieu a pris le risque de se faire introduire  par la parole d’un homme, dont le témoignage pouvait être rejeté. Jean-Baptiste présente ici le Christ comme celui qui vient, qui se tient déjà au milieu de nous et dont la manifestation est imminente. L’épître de Paul (2e lecture) nous dit comment préparer sa Venue dans notre vie de tous les jours.

Questions pour le partage.  Invitation à en choisir une personnellement, à partager.

  1. Noël est une fête en soi, intérieure d’abord : est-ce que j’ouvre mon cœur à la joie offerte par cette Venue imprévue de Dieu dans ma vie d’aujourd’hui, telle qu’elle est, à Sa lumière qui vient briller dans mes ténèbres ?  Comment ?…
  • Comment j’essaie de nourrir mon espérance et de la partager à ceux et celles que Dieu met sur ma route, présentielle ou virtuelle ?
  • Y a-t-il une phrase de l’épître de Paul qui me touche particulièrement ? Soit parce qu’elle me confirme dans ce que j’essaie de vivre, soit qu’elle m’interpelle…

Partageons librement, en veillant à :

  • Rester au niveau du partage (ce qui me touche personnellement), sans tomber dans la discussion d’idées ;
  • Ce que chacun-e puisse s’exprimer –s’il/elle le souhaite-, avant de faire un second tour (ne pas réagir à chaque prise de parole).

HOMÉLIE PARTAGÉE 1er DIMANCHE AVENT B.

« Veillez ! Car vous ne savez pas quand vient le maître. » (Marc 13, 33-37).

Voici un chant à écouter pour entrer dans la contemplation de l’Evangile

Veillons et prions (Laurent Grzybowski)

Introduction.   Marc est l’évangéliste de l’année liturgique B.

Ce petit passage est une sorte de résumé de la parabole des talents (Matthieu 25, 14) et de celle des dix jeunes filles (Matthieu 25, 1).

Cette parabole nous demande d’attendre le Seigneur lui-même tout en faisant chacun-e notre travail et en exerçant nos responsabilités (v. 34).

Le portier symbolise les responsables de l’Eglise, dépositaires des clés mais pas les propriétaires.

A plusieurs reprises dans l’Evangile, Jésus nous invite à être vigilants dans l’attente de son Retour, à rester éveillés (v. 36). Mais il vient déjà à nous de mille manières : dans la prière, dans l’affection de nos proches, dans la rencontre des autres –en particulier des plus pauvres-, à travers nos engagements dans la société et dans l’Eglise, dans les évènements heureux ou douloureux,…

« Vous ne savez pas si le maître de maison reviendra le soir, au milieu de la nuit, au chant du coq ou au petit matin » (v. 35) : des moments inattendus, non prévus, où il fait sombre… Peut-être est-ce dans une période grise et sombre, comme celle que nous vivons aujourd’hui avec le coronavirus, que le Seigneur viendra nous visiter… Tenons-nous donc prêts ! L’épreuve peut être l’occasion d’une visite du Seigneur, toujours imprévue, comme dans la prière…

Questions pour le partage.  Invitation à en choisir une personnellement, à partager.

  1. Quand fais-je l’expérience que le Seigneur vient à moi dans ma vie de tous les jours ?
  • L’ai-je expérimenté de façon particulière en traversant (après avoir traversé) une épreuve ?   Ou, au contraire, un évènement très heureux ?
  • Comment j’essaie de rester éveillé-e à ses visites imprévues ? En particulier dans la crise que nous traversons ?

Partageons librement, en veillant à :

  • Rester au niveau du partage (ce qui me touche personnellement), sans tomber dans la discussion d’idées ;
  • Ce que chacun-e puisse s’exprimer –s’il/elle le souhaite-, avant de faire un second tour (ne pas réagir à chaque prise de parole).