« Le caractère naturellement catholique de la société a progressivement disparu et la famille n’apporte plus toujours le cadre suffisant pour permettre à l’enfant de comprendre le contenu de la foi chrétienne. De plus, l’école ne peut plus organiser la formation préparant à ce sacrement {cours et non catéchèse ; 1 heure remplacée dans l’Officiel par l’Education à la Philosophie et à la Citoyenneté}. Et peut-être a-t-on trop rapidement préparé les enfants qui n’avaient pas conscience du geste qu’ils allaient poser. Pourtant, la demande reste.

« Les évêques ont constitué un groupe de travail d’où est ressorti le souhait d’un renouveau de la pastorale des sacrements pour les enfants et pour les jeunes d’aujourd’hui. Plusieurs choix ont été posés qui, notamment, retardent l’âge du sacrement, situent l’enfant dans un cheminement plus long et associent davantage les parents, ainsi que la communauté paroissiale, dans une démarche plus globale.

« On ne supprime pas la Première Communion, on la propose à un autre âge » (Chanoine Joël ROCHETTE, Vicaire épiscopal du diocèse de Namur pour la catéchèse). Dans les diocèses de Liège, Namur, Tournai et Brabant Wallon, la pratique est harmonisée depuis septembre 2015. Le parcours commence en première année primaire et s’étale sur trois ans. Dès septembre 2017 commencera la troisième année.

« A Namur, l’équipe de Catéveil a beaucoup travaillé pour réinventer un parcours actuel et dynamique. Les outils mis à disposition sont le fruit d’un travail collaboratif qui tient compte des mentalités actuelles et de la psychologie de l’enfant. Les catéchistes sur le terrain sont consultés et accompagnés. Cela n’empêche pas que tout changement peut faire peur.  Certains craignent que les bénévoles ne s’essoufflent au cours d’un si long chemin. Et que les parents aient du mal à organiser le timing d’une famille où les enfants se suivent.

« On reconnaît le caractère plus engagé et plus exigeant de la catéchèse actuelle mais, si le programme est long, il est léger dans sa réalisation. Sur le terrain et pour autant que la coordination soit bien faite, il se crée un cercle très large avec des parents, grands-parents, amis, parrains et marraines qui donnent un peu de leur temps. Plusieurs d’entre eux avouent d’ailleurs recevoir autant, voire plus, qu’ils ne donnent. »

(Bon article de Chantal BERHIN dans L’Appel, Le magazine chrétien de l’actu qui fait sens, n° 396, avril 2017, p. 14)

Le Chanoine ROCHETTE souligne, lui, que « La place de l’enfant catéchisé est au milieu de la communauté chrétienne et que la signification et la grâce des sacrements  de l’initiation chrétienne ne se reçoivent que dans cette dynamique de l’initiation : être introduit progressivement, en Eglise, vers la richesse de la vie de foi. Le document d’ensemble du parcours intitulé « Ils ont besoin de repères…, pourquoi pas l’Evangile ? » est traversé, de haut en bas, par des pas : il est plus important pour un chrétien d’être en marche que d’être en règle ! Des étapes sont franchies qui rejoignent, d’une certaine manière, les pas de Jésus et de ses disciples en Palestine : un temps d’éveil à la foi ; un temps de découverte de Jésus ; un temps d’accueil du Pain de Vie. » (Beauraing, 17 juin 2017).