Pour vivre le Vendredi Saint

Entrons dans le mystère de la Passion du Christ par le chant “Au coeur de nos détresses” de M. Scouarnec et Jo Akepsimas


En introduction, voici un très beau texte de Miguel-Angel Ferrès sur la Passion, transposé à la situation d’aujourd’hui…(traduit de l’espagnol)     Publié le samedi 4 avril 2020

Qui dit qu’il n’y aura pas de Semaine Sainte ?

N’avez-vous pas vu l’immense procession de personnes, sans tunique, ni ceinture, ni capuche, testées positives du coronavirus ?

Ne voyez-vous pas la Via Crucis du personnel soignant remonter le Calvaire de la pandémie, débordant de force et l’angoisse de ne pas pouvoir tenir bon au cœur?

Celui qui dit que le Nazaréen ne sortira pas pour cette Semaine Sainte, n’a pas vu les médecins en blouse blanche et au cœur sensible, qui portent la croix de douleur des personnes touchées ?

Ne voyez-vous pas autant de scientifiques, transpirer sang et eau, comme à Gethsémani, pour trouver un traitement tel un vaccin ?

Ne dites pas que Jésus ne passe pas dans les rues cette année, alors qu’il y a tant de gens qui doivent travailler pour apporter nourriture et médicaments à tout le monde ?

N’avez-vous pas vu le nombre de Cyrénéens s’offrir d’une manière ou d’une autre pour porter les lourdes croix ?

Ne voyez-vous pas combien de personnes, des Véroniques, sont exposées à l’infection pour essuyer le visage des personnes touchées ?

Qui a dit que Jésus ne tombait pas à terre à chaque fois que nous entendons le chiffre froid de nouvelles victimes ?

N’est-ce pas autant de maisons de repos, remplies de personnes âgées aux facteurs à risque les plus élevés et de leurs soignants, qui vivent la Passion ?

N’est-pas comme une Couronne d’épines pour les enfants qui doivent vivre cette crise enfermés, sans trop comprendre et sans courir dans les parcs et les rues ?

Ne se sentent-ils pas injustement condamnés : les écoles, les universités et tant de magasins obligés de fermer ?

Tous les pays du monde, ne se sont-ils pas frappés, flagellés, par le fléau de ce virus ?

Ne sont-ils pas comme Ponce Pilate qui se lave les mains, les dirigeants qui cherchent simplement à tirer un avantage politique de la situation ?

Ne souffrent-elles pas, impuissantes comme les disciples sans le Maître, autant de familles confinées à la maison, beaucoup avec des problèmes, ne sachant pas comment et quand tout finira ?

Le visage douloureux de Marie, ne se reflète-t-il pas dans celui tant de mères et de membres de famille, souffrant de la mort – en plus à distance – d’un être cher?

N’est-elle pas comme le dépouillement d’un vêtement, l’angoisse de tant de familles et de petites entreprises qui voient leurs économies s’évanouir ?

L’agonie de Jésus n’est-elle pas liée au manque de respirateurs dans les unités de soins intensif de tant de pays ?

Ne dites pas : pas de Semaine Sainte, ne le dites pas, car le DRAME DE LA PASSION n’a sûrement presque jamais été aussi réel et authentique.


A été enseveli, est descendu aux Enfers

Dans notre Crédo, nous proclamons « a été enseveli, est descendu aux enfers ».

Aujourd’hui, avec le coronavirus, l’inhumation se fait en dix minutes.

Peut-être, pouvons-nous préparer un peu notre prière du Samedi Saint.

« A été enseveli » 

Nous avons tous dans les yeux et dans le cœur, un tableau ou une icône de la Mise au tombeau … Que voyons-nous  Marie, Joseph, Nicodème, Jean, Madeleine … qui déposent un cadavre crucifié dans une tombe neuve, non loin de la croix. Mais dans ce tombeau, un travail énorme et mystérieux  va se faire ; demain, c’est un corps glorieux qui sortira ; une nouvelle création.

Personnellement, le jour où j’ai compris cela, – c’était pendant les 30 jours à la Pairelle en 2007 – j’ai été guéri d’une insupportable tristesse née au moment des massacres du Rwanda.  Mes amis et mes amies massacrés, jetés dans des fosses communes, revenaient en boucle dans mon esprit.  Jésus a pris avec lui ces corps torturés et leur a donné leur corps glorieux …

« Est descendu aux enfers »

La mort, c’est la solitude, le silence.  Jésus, Verbe, parole d’amour est descendu dans le lieu de la solitude. Il a rejoint Adam, les patriarches, tous nos morts … de tout temps, de tous pays, de toutes cultures. Dans leur silence, il a apporté une parole d’amour, une bonne nouvelle, une joyeuse musique.  Dans obscurité, il a apporté une merveilleuse lumière. Dans la froidure, il a apporté une chaleur de vie.

Benoit 16 nous a dit : depuis que le Christ est descendu jusqu’à la mort, tout a changé…parce que maintenant dans la mort habite la vie, c’est-à-dire l’amour.  Tout a changé !

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