Un parcours d’Avent pour les familles

Pour les familles qui le souhaitent, il est possible de suivre un « Parcours vers Noël » pendant le temps de l’Avent. Les inscrits recevront chaque semaine deux propositions de prière, rythmées par les dimanches de l’Avent : un temps de prière familiale le dimanche et un temps de partage et d’action en famille un autre jour de la semaine. Vous trouverez une description et toutes les informations avec le lien : 

https://www.jesuites.com/un-parcours-vers-noel-propose-par-les-jesuites/

N’hésitez pas à vous inscrire. Le premier envoi se fera dès ce jeudi 26 novembre.

Dimanche du Christ Roi 2020

Homélie

Sœurs et Frères,

            En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Eglise célèbre le Christ Roi. Les lectures nous parlent donc de la royauté du Christ et de Dieu.

  • La première lecture d’Ezéchiel nous présente Dieu comme un berger qui veille sur son troupeau, qui cherche la brebis égarée, qui panse la brebis blessée.
  • La seconde lecture de Paul aux Corinthiens nous parle de la royauté du Christ ressuscité. Il donne la vie et il règne jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis ; le dernier ennemi étant la mort. Alors le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père.
  • L’évangile de Saint Matthieu – que nous connaissons bien – décrit le jugement final entre les « brebis » et les « chèvres ». Le fils de l’homme, le Roi siégeant sur son trône de gloire, explique que celui qui avait faim, l’étranger, le malade, le misérable, le prisonnier, c’est lui-même. Il y a un étrange mélange de gloire et d’humilité.

Cette royauté est infiniment modeste ; le royaume est la plus petite des graines ; le royaume n’est pas de ce monde !   Le roi offre sa vie pour nous sur la croix !

  • Dans l’évangile que nous venons d’entendre, le Christ nous dit : « celui qui a faim, celui est nu, celui qui est malade, celui qui est prisonnier, celui que l’on frappe, celui que l’on tue, c’est moi ». Il s’identifie à tout ce que nous avons l’habitude de mépriser.
  • Jésus est maître et Seigneur et pourtant, il lave les pieds de ses disciples, comme nous le rapporte l’évangile du Jeudi Saint.

Et pourtant, sa royauté est infiniment plus grande que nos royautés terrestres.

  • Nos royaumes ont un territoire et des frontières ; le royaume du Christ est universel
  • Nos royaumes sont passagers. L’histoire nous parle de nombreux royaumes disparus. Le règne du Christ est sans fin.
  • Les royaumes de ce monde imposent leur pouvoir par la contrainte, les punitions, la peur. Le règne du Christ grandit à l’intérieur de nous-mêmes dans la liberté ; c’est l’amour qui grandit en nos cœurs.
  • Les royaumes de ce monde produisent tous des exclus, des marginaux, des misérables qui voient de l’extérieur les privilégiés dans leur luxe.  Dans le royaume de Dieu personne n’est exclus et les pauvres, les laissés pour compte, les méprisés de notre monde ont la première place.

Nous pouvons continuer personnellement à comparer les royaumes de ce monde et le Royaume qui n’est pas de ce monde. Mais finalement, il restera une question que nous devons nous poser : de quel royaume sommes-nous citoyens ?  Qu’est-ce qui guide nos vies : les choix et les préférences de Jésus et de son royaume, ou bien les choix et les préférences des royaumes de ce monde appelés à disparaître ?  C’est à chacun de nous à trouver la réponse au fond de nos cœurs.

Pour fêter la Trinité

Chers amis,

Vous le savez bien, durant le confinement, la communauté jésuite de Wépion vous portait fidèlement dans la prière, ainsi que les personnes qui vous sont chères. Mais, le savez-vous ?, à la Pairelle, avec toutes les précautions sanitaires requises, les messes de semaine à 11h 30 reprennent ce lundi 8 ! La composante « célébration eucharistique » va retrouver sa place, mais que le Seigneur nous garde fidèles à tout ce qu’au long de ces semaines, l’absence de « messe en vrai » a pu susciter de neuf et d’inattendu pour chacune de nos vies chrétiennes ! Qu’aurons-nous inventé pour l’Eglise d’après le coronavirus ? Nous en reparlerons, masqués ou pas !

Bien à vous,

Philippe ROBERT sj. 


Une fois encore plutôt qu’une homélie (en trois parties sans doute) sur le Mystère que l’Église nous fait célébrer ce dimanche, je vous offre un guide infiniment plus inspiré, Jean-Sébastien BACH.

BACH a composé plusieurs cantates pour la fête de la TRINITE.
Voici celle qui, à mon avis, unit le mieux la forme et le fond.

Le musicien se fait théologien, il choisit les instruments et les voix capables de mettre en valeur à la fois

la spécificité de chaque Personne de la Trinité 

  • orchestre puissant (avec 3 trompettes ! ce nombre ne doit pas être dû au hasard…) pour le Père ;
  • voix grave et sobrement accompagnée pour le Fils comme pour Jésus dans les Passions ;
  • orchestration plus aérienne pour l’Esprit Saint ;

et l’unité profonde de la Trinité 

Le cantique mis en musique a 5 strophes, dont les quatre premières commencent par la même invocation : « Loué soit le Seigneur, mon Dieu. » : Après une 1ère strophe consacrée au Père, une 2ème au Fils, une 3ème à l’Esprit, la 4ème s’adresse à toute la Trinité.

La Cantate s’achève avec beaucoup d’éclat (retour des 3 trompettes…) Nous sommes invités à nous joindre aux anges pour louer le Dieu trois fois saint, comme dans le Sanctus.

Si vous ne souhaitez/pouvez pas entendre la cantate en entier (21 mn) écoutez au moins les 5’ du 4ème mouvement, explicitement trinitaire : c’est comme une invitation très douce à méditer le Mystère…

Voici une belle version de cette œuvre (BWV 129 de 1726)  et ci-dessous le texte (en français et en allemand)

Découpage chronologique

à 00:00 1. pour le PÈRE

à 04:41 2. pour le FILS

à 08:37 3. pour l’ESPRIT

à 13:23 4. pour la TRINITE

à 18:24 5. Final


1- Chœur d’entrée (strophe 1)
Loué soit le Seigneur, mon Dieu, ma lumière et ma vie, mon créateur qui m’a donné mon corps et mon âme, mon Père qui me protège depuis le ventre de ma mère et qui à tout instant me prodigue ses grâces.Gelobet sei der Herr, mein Gott, mein Licht, mein Leben, mein Schöpfer, der mir hat mein Leib und Seel gegeben, mein Vater, der mich schützt von Mutterleibe an, der alle Augenblick viel Guts an mir getan.
2-  Air de Basse (strophe 2)
Loué soit le Seigneur, mon Dieu, mon salut, ma vie, le Fils bien-aimé du père, qui pour moi s’est donné, m’a racheté par son sang précieux et me fait don par la foi du bien suprême qu’il est lui-même.Gelobet sei der Herr, mein Gott, mein Heil, mein Leben, des Vaters liebster Sohn, der sich für mich gegeben, der mich erlöset hat mit seinem teuren Blut, der mir im Glauben schenkt sich selbst, das höchste Gut.
3- Air de Soprano (strophe 3)
Loué, soit le Seigneur, mon Dieu, mon réconfort, ma vie, l’esprit précieux du Père que le Fils m’a donné, qui rafraîchit mon cœur et fait naître en moi des forces nouvelles et qui dans toute détresse m’apporte conseil, réconfort et secours…Gelobet sei der Herr, mein Gott, mein Trost, mein Leben, des Vaters werter Geist, den mir der Sohn gegeben, der mir mein Herz erquickt, der mir gibt neue Kraft, der mir in aller Not Rat, Trost und Hülfe schafft.
4- Air d’Alto (strophe 4)
Loué soit le Seigneur, mon Dieu qui vit éternellement, loué par tout ce qui flotte dans les airs. Loué soit le Seigneur dont le saint nom est : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.Gelobet sei der Herr, mein Gott, der ewig lebet, den alles lobet, was in allen Lüften schwebet. Gelobet sei der Herr, des Name heilig heißt : Gott Vater, Gott der Sohn und Gott der Heilge Geist.
5- Choral final (strophe 5)
A celui pour qui maintenant nous faisons retentir le Sanctus, accompagnés par l’armée des anges,  et que le peuple chrétien tout entier loue et glorifie : Loué soit mon Dieu de tout éternité !Dem wir das Heilig itzt mit Freuden lassen klingen und mit der Engel Schar das “Heilig, Heilig” singen, den herzlich lobt und preist die ganze Christenheit : Gelobet sei mein Gott in alle Ewigkeit !

Dimanche de Pentecôte

Homélie pour la Pentecôte 2020

Père Richard Erpicum sj

Entrons dans le mystère de la Pentecôte par le chant de Patrick RICHARD: “Vienne sur le monde”

(Bernard/Akepsimas/Grzybowski/Studio SM)

VIENNE SUR LE MONDE
LE SOUFFLE CREATEUR !
VIENNE SUR LE MONDE
L’EAU VIVE DU SAUVEUR !

1- Viendra sur toi l’Esprit d’en haut,
Le vent d’amour qui fait renaître.
Voici qu’il plane sur les eaux,
Sa brise éveille notre terre.
Debout, reprends souffle, anime ta vie ! BIS

2- Viendra la force de l’Esprit,
Qui donne chair à la parole.
Tu vois son oeuvre dans Marie ;
Le même Souffle te façonne.
Debout, reprends souffle, anime ta vie !  BIS

3- Viendra sur toi le don de Dieu,
Tu entendras un chant de source.
Voilà l’eau vive que tu veux,
Au fond du coeur tu la découvres.
Debout, reprends souffle, anime ta vie !  BIS

4- Viendra la Flamme du Vivant,
Le feu nouveau qui régénère;
Jour après jour il se répand
Pour que tout homme soit lumière.
Debout, reprends souffle, anime ta vie !  BIS

5- Viendra la paix du Bien-Aimé
Sur qui repose la Colombe.
Sois comme lui un baptisé
Qui n’a pour Dieu qu’une réponse !
Debout, reprends souffle, anime ta vie !  BIS

6- Viendra le Souffle tout puissant,
Qui nous rassemble et nous disperse.
Nous deviendrons un peuple grand
Qui ose aller où Dieu le mène.
Debout, reprends souffle, anime ta vie !  BIS


Sœurs et Frères,

Nous avons parcouru les différentes étapes de l’année liturgique ; après Noël, après Pâques, après l’Ascension nous voici à la Pentecôte. Nous connaissons bien ce parcours. Nous savons que nous célébrons aujourd’hui le don de l’Esprit promis par Jésus : c’est la naissance de l’Eglise !

La première lecture des Actes raconte cette venue de l’Esprit. Nous avons écouté ce beau texte avec attention … Nous nous rendons toutefois compte que ce n’est pas la  Pentecôte unique mais un évènement récapitulant de nombreuses Pentecôtes.  

  • Jésus avait vécu d’une certaine manière sa propre Pentecôte au Jourdain : « Tu es mon fils bien aimé » … L’Esprit comme une colombe … le symbole, mieux l’expérience de l’amour.
  • Aussi, fort de cette expérience, il avait expliqué à Nicodème : « Il nous faut renaître de l’Esprit.   L’Esprit souffle où il veut ! ». 
  • La veille de sa passion, il avait promis à ses disciples : « Je vous enverrai un autre défenseur, l’Esprit
  • Et à la croix, Jean nous dit : « Jésus remit son Esprit ». 
  • L’évangile de Jean nous rapporte l’apparition de Jésus aux disciples une semaine seulement après Pâques. « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie … Recevez l’Esprit Saint … Pardonnez les péchés ».  La puissance miséricordieuse de l’Esprit est en marche … une puissance qui ne « possède pas », une puissance qui libère le cœur.
  • Cette rencontre préparait l’événement rapporté aujourd’hui par Luc dans les Actes des apôtres …
  • Mais ce n’est pas fini : quand Pierre rencontre le centurion Corneille (Actes 10, 44) l’Esprit vient sur des païens …  Il y en a d’autres dans les Actes.
  • Et tout au long de l’histoire, il y a eu de nouvelles Pentecôtes petites et grandes …  Jean XXIII en avait parlé pour le concile. La Pentecôte n’est pas une fête du souvenir, mais la célébration d’une réalité quotidienne … L’Esprit est à l’œuvre ; avec le Pape François nous avons parfois le sentiment que l’Esprit est de nouveau à l’œuvre.

Comment cela se passe-t-il ?  Il y aurait tant à dire ! Impossible de toute dire !

  • Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est que l’Esprit nous fait dépasser toutes nos cloisons … Parthes, Mèdes, Elamites … Chacun comprend en sa langue ! A Babel, la diversité des langues avait conduit à la confusion, à la séparation, à la guerre… A la Pentecôte, il n’y a pas de « langue commune »,  personne  ne renonce à sa langue. Il n’y a pas « uniformité et nivellement » … Et pourtant tous se comprennent. La diversité est richesse. Même les païens  reçoivent l’Esprit de Dieu ! … La rencontre de Pierre et de Corneille est un autre exemple de cette dynamique d’ouverture de l’Esprit de Dieu.

Plus qu’une expérience extérieure, une expérience intérieure 

  • Paul nous dit : ’Esprit nous  permet de proclamer « Jésus est Seigneur » ; c’est aussi L’Esprit qui crie en nous « Abba, Père ». Notre prière si pauvre soit-elle est portée par l’Esprit … Ce qui fait que nos prières ne sont pas des formules vides … mais un dialogue d’amour.  L’Esprit dans nos cœurs parle à Dieu pour nous … 
  • Mais aussi, l’Esprit de Dieu nous parle de la part de Dieu. La vie chrétienne est une vie de discernement …. Sans les rejeter, Jésus n’a pas insisté sur les multiples commandements. Il a plutôt cherché ce que ce que Dieu lui  demandait à lui personnellement, et aujourd’hui il nous invite à être chacun attentifs à ce que l’Esprit dit en nous. Devant les choix de la vie, que faire ? Ecouter l’Esprit ; demander l’Esprit de force et de vérité !

Sortir de nos cloisonnements et entrer dans la communion, laisser se développer en nos cœurs une prière venue de l’Esprit même de Dieu, être attentif nos seulement à des commandements mais à l’appel personnel du Dieu qui parle dans la brise légère, c’est cela – entre autre – la vie dans l’Esprit, la Pentecôte dans nos vies … Nous n’aurons jamais fini d’y entrer !