7ème dimanche de Pâques

Commençons par écouter un chant: POURQUOI FIXER LE CIEL?

Auteur : Michel Scouarnec Compositeur : Jo Akepsimas


Homélie du 7ème dimanche de Pâques (proposée par Guy DELAGE sj)

Jean 17,1-11 « Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie »

Le passage d’évangile que nous venons d’entendre est répertorié dans la plupart des bibles sous le titre de « prière de Jésus ». Cette prière intervient vers la fin de l’évangile selon St Jean. Peu avant sa passion, Jésus s’adresse à son Père en lui demandant de le glorifier. Pour comprendre la portée de cette prière il faut déjà comprendre le sens du mot gloire.

Dans notre monde quelqu’un qui est au sommet de sa gloire c’est quelqu’un qui a atteint le sommet de sa réputation. Sa renommée s’étend au-delà des frontières de son pays ou de sa région. Il est considéré, reconnu, respecté, admiré par beaucoup. Il incarne la réussite économique le plus souvent. Il a acquis une fortune qui en fait rêver plus d’un. Si l’on devait faire le portrait de la gloire dans le monde d’aujourd’hui, ce serait un homme riche, puissant, couvert d’honneur et comblé de reconnaissance.

Il en va tout autrement de la gloire de Dieu que Jésus contemple dans cet évangile et pour laquelle il prie que nous puissions tous y prendre part. La gloire ici est la manifestation de la majesté, de la puissance, de la sagesse et de l’amour infini de Dieu. Elle nous révèle Dieu. Elle nous le révèle à travers le cosmos, l’infiniment grand comme l’infiniment petit ; elle nous le révèle à travers la vie sous toutes ses formes et dans toute sa diversité. Les créatures que nous sommes révèlent la puissance et la grandeur du Verbe de Dieu comme l’indique le prologue de l’évangile selon saint Jean.

Dieu révèle aussi sa gloire à travers les événements de l’histoire : quand il fit sortir les Hébreux d’Egypte et qu’ils traversèrent la mer rouge à pied sec, quand Jésus a changé l’eau en vin à Cana, quand il a ressuscité Lazare. Mais sa gloire n’est pas la manifestation d’une toute puissance telle que nous l’imaginons. Elle ne se déploie pas dans la force, ni à grand bruit et ne cherche pas à s’imposer ou à attirer l’attention pour susciter l’admiration. Elle se manifeste en s’offrant à ses disciples, en prenant, la veille de sa passion, entre ses mains du pain et la coupe de vin, en prenant la place de l’esclave pour laver les pieds de ses disciples.

Jésus révèle la gloire de son Père qui se fait petit pour demeurer en nous, pour agir et donner la vie par nous, pour nous transformer en lui. La gloire de Dieu est empreinte de délicatesse, d’humilité et d’abnégation. Jésus nous révèle la gloire du Père par ce qu’il dit et fait. Tout ce qu’il dit et fait il le reçoit du Père. Il agit en pleine communion avec lui. Par sa prière Jésus introduit ses amis dans la gloire de Dieu. Or ses amis ce sont ses disciples qu’il n’appelle plus serviteurs, mais amis. Et par notre baptême nous sommes ses amis. Nous aussi nous rendons gloire à Dieu dès lors que nous reconnaissons que toute beauté, toute bonté qui est en nous vient de Dieu lui-même. Nous devenons gloire de Dieu quand nous portons beaucoup de fruit. Les fruits en question portent le nom de tempérance, patience, humilité, bonté, douceur, persévérance, paix, joie et d’autres encore, mais aussi tout accroissement de foi, d’espérance et de charité. Nous devenons la gloire de Dieu quand nous faisons preuve d’humilité, de compassion par nos paroles, nos gestes, notre manière de vivre en société ou d’être avec les autres.

Demandons la grâce de partager ce que nous recevons : la gloire de Dieu pour que tout homme vive de l’amour de Dieu.


Prière universelle

Avec le Pape François nous fêtons les 5 ans de Laudato Si. La crise sanitaire actuelle nous fait prendre conscience de la beauté et de la fragilité de la création. Seigneur donne-nous la grâce de nous engager en faveur de la sauvegarde de ta création.

Pour les chercheurs de sens, pour qu’ils mettent leur confiance en toi, Seigneur nous te prions.

Pour tous ceux que les dégâts de la crise sanitaire va laisser au bord du chemin, pour que se multiplie les gestes de solidarité à leur égard et que nous cherchions tous ensemble à construire un monde plus juste, Seigneur nous te prions.

Pour notre communauté chrétienne qui n’a pas pu se réunir depuis plus de deux mois, pour qu’à la sortie de cette crise des liens de fraternité se reforment et affermissent notre vie ecclésiale, Seigneur nous te prions.


Tête du Christ de Rembrandt

Attitude

Pour prier, Jésus « leva les yeux au ciel » autrement dit il tourne son regard vers le Père qui est dans les cieux. Jésus n’est plus lié à un lieu particulier, mais il est désormais partout. A notre tour, pour prier, levons les yeux vers le Père et présentons lui le terreau de nos réalités humaines.

Point de méditation

Dans sa prière, Jésus dit à son Père : « ceux que tu m’as donnés… ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi ». Jésus est sorti du Père. L’Église « en sortie » voulue par le pape François s’inscrit dans cette dynamique. Il s’agit de sortir de chez soi pour aller à la rencontre des autres, notamment des plus pauvres.

JEUDI 21 MAI : FÊTE DE L’ASCENSION

Chers amis, pour soutenir une méditation de la fête de l’Ascension, je vous propose cette fois encore d’aller chercher un soutien du côté des Arts.

LES ARTS PLASTIQUES (peinture, sculpture, etc.)

Les clefs d’une œuvre : « L’Ascension » de Rembrandt van Rijn

Cette adresse permet de regarder de près un tableau de Rembrandt sur l’Ascension du Seigneur.

Mais on trouve aussi (au bas de la page) un diaporama qui montre et commente 10 Ascensions réalisées à différentes époques.

Si vous êtes en famille, pourquoi ne pas imaginer que chacun/e choisisse l’œuvre qui la touche davantage, et justifie  son choix ?

LA MUSIQUE

Nous pourrons aussi écouter un extrait (très court : 2 ‘) d’une des Cantates que JS BACH a composées pour cette fête.

Il s’agit d’un air pour ténor, venant de la cantate BWV 43 créée en 1726, Gott fähret auf mit Jauchzen (Dieu monte au milieu des cris de triomphe)

Ce qui rend, à mon avis, ce morceau très riche de sens, c’est l’enrichissement mutuel  texte /musique.

La vigueur des paroles est du côté de la victoire, de la gloire du Christ, et l’allégresse, moins triomphale, de la musique insiste sur la joie à laquelle nous sommes invités.

En voici les paroles, et leur traduction.

Ja tausend mal tausend begleiten den Wagen,
dem König der Kön’ge lobsingend zu sagen,
daß Erde und Himmel sich unter ihm schmiegt
und was er bezwungen, nun gänzlich erliegt !

Oui, mille milliers accompagnent le char,
Louant le roi des rois en disant
qu’il fait fléchir sous lui et le ciel et la terre,
et que ce qu’il a vaincu est pleinement soumis ! 


Pour l’écouter, c’est ici:

(le ténor est Christoph Prégardien, sous la direction de Ton Koopman)

NB Pour en profiter sous un éclairage plus intimiste, je vous conseille une version instrumentale, savoureuse aussi, pour violon et harpe:

Puisqu’il n’y a plus ici le texte pour évoquer la gloire, il reste l’invitation à la joie !


La communauté jésuite de la Pairelle, qui ne vous oublie pas, vous souhaite de goûter quelque chose de cette joie.

Le mot Ascension unit la notion de joie à l’idée de mouvement, et il peut sonner étrangement cette année, tant notre mobilité est sévèrement réglementée.

Goûtons cependant d’être triplement invités à la joie :

A la joie parce que Jésus, notre frère, nous précède auprès du Père, comme s’il nous indiquait le chemin ;

A la joie parce qu’il nous appelle à devenir ses témoins  jusqu’aux extrémités de la terre ;

A la joie parce qu’il a promis de nous revêtir de la force qui viendra d’en haut, l’Esprit Saint.

Belle fête à chacun/e de vous !

Philippe ROBERT sj.

6ème dimanche de Pâques

Proposé par Richard Erpicum sj

Sœurs et Frères,

Poursuivant notre pèlerinage dans ce temps pascal, nous nous approchons du temps de l’Ascension et de la Pentecôte. Le Seigneur nous y prépare par sa parole que nous propose l’Eglise.

Jésus sait bien que le temps de Pâques, le temps des manifestations du Christ ressuscité est limité et prendra bientôt fin. Il se préoccupe de ses disciples ; il se préoccupe de nous. Il prie le Père de nous donner son Esprit, cet Esprit par lequel il a pris chair en Marie, cet Esprit qui est descendu sur lui au Baptême au Jourdain, l’Esprit qui a animé toute sa vie, cet Esprit que Jésus ressuscité a remis à ses disciples.

Je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur qui sera pour toujours avec vous, c’est l’Esprit de vérité.

Jésus avait déjà parlé  de cet Esprit à Nicodème.  Tu dois renaître de l’Esprit … ce qui avait étonné Nicodème « Comment peut-on renaître ? Faut-il retourner dans le sein de sa mère ? ». Ce qui l’effraie, c’est la nouveauté et l’inconnu : « L’Esprit souffle où il veut » .  Durant ce temps de Pâques nous avons souvent entendu les Actes des Apôtres … qu’on appelle aussi l’Evangile du Saint Esprit.  Nous aurons l’occasion de l’écouter à l’occasion de la Pentecôte. Ce qui me frappe, c’est comment l’Esprit a agit pour la première Eglise. A travers l’expérience de la Pentecôte, mais aussi les persécutions, les disputes dans la communauté, L’Esprit conduit la jeune Eglise.

Philippe  proclamait le Christ dans une ville de Samarie. Il chassait les esprits mauvais, il guérissait les infirmes.  Les apôtres envoyèrent Pierre et  Jean  qui imposèrent les mains et ils recevaient le Saint Esprit.

Les disciples auraient pu faire une petite communauté fermée, un ghetto frileux et craintif. L’Esprit  a poussé  pour qu’ils partent sur les routes, qu’ils s’ouvrent aux juifs qui parlaient grec, puis aux samaritains à moitié païens, puis aux païens du monde entier.  C’est l’Esprit qui les a poussé à choisir des diacres dont ce Philippe pour répondre aux besoins de la communauté. C’est l’Esprit qui a poussé le persécuteur Saul, devenu Paul à devenir l’apôtre des païens.  Une des caractéristiques de l’action de l’Esprit, c’est qu’il  pousse les communautés fermées à s’ouvrir … rappelez-vous la Pentecôte, rappelez-vous l’expansion missionnaire … L’Esprit souffle où il veut … N’oubliez pas le début de la Bible, « Au commencement l’Esprit planait sur les eaux » … et le début de l’Evangile « Au commencement était le Verbe ; rien n’a été fait sans lui ».  Nous avons la tentation de nous cloisonner ; l’Esprit décloisonne !   L’Esprit lance à l’aventure  … avons-nous confiance dans l’Esprit ?

Le Monde est incapable de le recevoir parce qu’il ne le connaît pas.  Mais vous vous le connaissez, parce qu’il est en vous.

Si tel est l’Esprit, il est  inévitable que le Monde s’oppose à lui, comme le Monde s’est opposé au message d’amour de Jésus…  Mais Jésus nous dit, à nous ses disciples : « L’Esprit est en vous … comme il a été en moi … » Soyez attentif à ce qu’il veut vous dire, à ce qu’il veut vous faire faire … Priez non pas pour vous enfuir du Monde mais pour entendre ce que l’Esprit veut que vous fassiez dans le monde … et cette prière doit être personnelle, mais elle doit aussi être commune … Ecoutez le …

5ème dimanche de Pâques

Proposé par François Philips sj

Evangile : Jean 14, 1-12  « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».

Entrons dans notre réflexion par un chant: “Jésus est le chemin”


Jésus est le chemin (Boullay/L’Emmanuel)

R. Jésus est le chemin
Qui nous mène droit vers le Père,
C’est lui qui est la vérité,
Il est la vie !

1. Jamais homme n’a parlé ainsi que celui-là,
Non personne ne peut faire les signes qu’il accomplit,
Dieu est avec lui.

2. Jean-Baptiste nous a dit : “Voici l’Agneau de Dieu”,
Car c’est lui que le Père a marqué de son sceau,
Venez et voyez.

3. Celui qui croit en moi à la vie éternelle,
Qui me suit marchera, non pas dans les ténèbres,
Mais dans la lumière !

4. En gardant ma parole, vous serez mes disciples,
Alors vous connaîtrez vraiment la vérité
Qui vous rendra libres.

5. Qui ne prend pas sa croix, ne peut suivre mes pas,
Mais qui perdra sa vie pour moi la sauvera,
Marchez à ma suite !

6. Mon Royaume n’est pas de ce monde ici-bas
Je suis Roi et quiconque est de la vérité,
Écoute ma voix.

7. À nouveau je viendrai, vous prendrai avec moi,
Et du lieu où je vais vous savez le chemin,
Ayez foi en moi.

8. “De son sein couleront, oui, des fleuves d’eaux vives,”
Recevez l’Esprit Saint pour être dans le monde,
Témoins de l’amour !

© 1989, Éditions de l’Emmanuel, 89 boulevard Blanqui, 75013 Paris


Après le lavement des pieds, raconté au Chapitre 13 de son évangile, Jean nous présente trois discours d’adieu de Jésus à ses apôtres. Ceux qui ont partagé sa vie durant le temps de sa mission en public vont devoir découvrir une autre manière d’être avec le Christ ressuscité et présent, bien qu’invisible. Nous avons ici le premier de ces trois discours.

« Quand je serai parti vous préparer une placeDans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » : l’Ascension de Jésus nous ouvre le chemin de notre maison à chacun, qui n’est pas située en haut mais en Dieu. C’est là que Dieu se donne totalement.

Le rayonnement de Dieu fera jaillir de chacun de nous la résonnance unique que lui seul peut donner. Chacun-e sera dans sa propre demeure et en communion avec tous.

Voilà le but. Comment nous  acheminer vers cette communion définitive ? Jésus déclare : « Je suis le Chemin ». Il s’est fait homme précisément pour nous révéler, nous dévoiler le visage du Père. Il est « l’icône du Père ». « Montre-nous le Père ! », dit Philippe.

Il a suivi son chemin, si déconcertant pour nous, afin qu’en méditant sur ce qu’il est et sur ce qu’il fait, nous avancions vers la Vérité. Nous comprendrons que son chemin est aussi le nôtre : en passant aussi par la mort et la croix, nous atteindrons notre propre vérité et nous parviendrons à la Vie.

« Je suis dans le Père et le Père est en moi » : Jésus nous fait entrer dans la famille de Dieu, dans la vie même des Personnes divines, qui partagent tout et qui sont le seul et unique Dieu. L’Esprit est Dieu qui se communique. La vie spirituelle, inspirée par l’Esprit de Dieu, comporte trois étapes : garder les paroles de Jésus et les mettre en pratique ; demander en toute confiance ce que lui-même désire pour nous ; « faire les mêmes choses que lui » : continuer, achever la mission que le Père lui a confiée.

Prière de reprise :

« Béni sois-tu, Notre Père, de nous appeler à vivre en communion avec toi, en Jésus ton Fils, grâce à l’Esprit-Saint qui nous met en relation avec Dieu et avec tous les êtres humains. Qu’il nous donne de comprendre que le chemin de Jésus est aussi le nôtre, que c’est en prenant notre croix chaque jour et en acceptant les morts à nous-mêmes nécessaires que nous découvrirons chacun-e notre propre vérité et que nous accéderons à la Vie. »

(Le commentaire est celui de La Bible des Communautés chrétiennes, Médiaspaul, Paris. Cette édition pastorale est le fruit de l’expérience missionnaire de deux frères, Bernard et Louis HURAULT, prêtres du diocèse de Versailles. Bernard a vécu vingt ans dans un bidonville au Chili ; Louis, quarante ans en milieu populaire de la banlieue parisienne. Leurs notes sont très bien faites, dans un langage accessible à tous, fidèles à la Tradition de l’Eglise et interpellantes pour elle comme pour chacun-e).